La biographie est tirée du livre L’Acadie de mes ancêtres, oeuvre de Yvon Léger, o.m.i. , publié à Montréal en 1987 par Les Éditions de l’Alternative.
Dominique-S. Léger, assomptionniste.
C'est dans l'historique vallée de Memramcouque, berceau de la Renaissance acadienne, vingt-trois ans avant la fondation du collège Saint-Joseph, que Dominique Léger vit le jour. Après ses études, il devint professeur à la Pointe-de-l'Église, en NouvelleÉcosse. On le trouve ensuite à Moncton où pendant quelques années il s'occupa d'hôtellerie. Il se dirigea ensuite à Lynn, en Nouvelle-Angleterre où déjà se trouvait un important noyau d'immigrés acadiens. Loin de leur pays, ces Acadiens désiraient conserver des liens étroits entre eux et avec l'Acadie. Pour ce faire, un petit groupe d'entre eux, dont Dominique Léger, décidèrent de la tenue d'un congrès, d'une rencontre générale, comme il y en avait eu à Memramcouque et à Miscouche. Donc, le 16 août 1902, plus de deux mille Acadiens venus de tous les coins de la Nouvelle-Angleterre, de l'Acadie et même de la lointaine Louisiane, se réunissaient à Waltham, au Massachusetts. Il fut alors décidé de concrétiser la fondation d'une Société mutuelle acadienne. Il fut également question de l'organisation d'une «Caisse écolière» en faveur des jeunes Acadiens désireux de poursuivre des études supérieures. Peu après, c'est nul autre que Dominique Léger, responsable de la première constitution de la nouvelle société, qui fut élu président du comité exécutif. Grâce à son savoir-faire et à sa ténacité, la Société mutuelle de l'Assomption était née. Une vingtaine d'années plus tard, la Société l'Assomption comptait plus de deux cent soixante succursales en Nouvelle-Angleterre, en Acadie, au Québec et même à Ottawa (la succursale de Razilly fondée en 1911). Dominique devint le premier Chancelier de la Société.
À Memramcouque, le 15 août 1908, au cours de la quatrième convention de la Société, la première tenue en Acadie même, Dominique Léger fut nommé membre honoraire à vie du comité exécutif de la Société mutuelle l'Assomption. En 1910, à Lynn, où il demeurait toujours, ses compatriotes ont voulu souligner d'une manière spéciale les noces d'or de monsieur et madame Léger. Dans son édition du 21 juillet, le Moniteur Acadien rend compte de l'événement en termes émouvants.
Poète à ses heures, le vieil Acadien aimait tellement sa chère Acadie qu'on lui doit quelques chants populaires destinés à ses compatriotes établis en Nouvelle-Angleterre. Pendant les dernières années de sa vie, Dominique Léger attirait l'attention par sa piété et sa ferveur religieuse. À Lynn, on le considérait comme un saint et sa mort, survenue en 1915, ne laissa personne indifférent.